Tester, tester et encore tester !

Tester, tester et encore tester !

Vous l’aurez compris, le thème de ce troisième billet de blog n’est autre que… les phases de test ! Pilier central de la conception et du développement du jeu, retour sur l’étape qui a sans doute le plus contribué à l’amélioration de La Jauge Infernale : Covid Edition.

Une étape non négociable

Pas de jeu sans test. Je pense que nous serons tous d’accord là-dessus, et ce que nous soyons issus du monde ludique ou non. D’ailleurs, je dirais même « pas de produit ou service sans test ». Car peu importe ce que l’on cherche à proposer, la valeur que l’on veut apporter ou le besoin auquel on répond, c’est toujours en confrontant nos idées aux utilisateurs finaux que l’on peut réellement savoir si l’on se rapproche du but ou si l’on ferait mieux de rentrer à la maison et retravailler tout ça.

Alors oui, bien sûr, la mise en place de tests du jeu s’est imposée comme une évidence dès le début de l’aventure Opsylon Games. Au programme : tests en solo et groupes de testeurs.

De nombreuses parties en solitaire

Comme de nombreux créateurs de jeu, j’ai souvent eu recours à la manière la plus simple de tester le jeu : tout seul. Me voilà donc autour d’une table, jouant pour 3, 4 ou 5 personnages à la fois, me parlant à moi-même (pas d’inquiétude, j’ai l’habitude), et essayant de gagner une partie que, logiquement, j’étais sûr de remporter. D’ailleurs, je dois avouer que contrairement à ce que je pensais, ces parties-là étaient plutôt drôles, et je me prenais vite au jeu de savoir comment me battre moi-même. Ceci étant dit, n’allez pas croire que je vous conseille de jouer à La Jauge Infernale : Covid Edition tout(e) seul(e) dans votre coin : le jeu est plus adapté à un groupe de 2 à 6 joueurs et puis, après presque deux ans de distanciation sociale, je suis sûr que vous apprécierez de voir un peu de monde ! Mais je m’égare…

Même si elles étaient très utiles et souvent pratiques (pour tester un mécanisme ou une nouvelle carte, par exemple), les avantages de ces parties restaient tout de même limités. Seul, votre esprit peut rarement penser à toutes les choses qu’une personne extérieure verrait au premier coup d’œil. Votre attention, votre imagination et votre jugement sont souvent très subjectifs, et vous finissez par tourner en rond car vous avez l’impression d’avoir déjà fait le tour de la question des dizaines de fois. Bien sûr, créer dans son coin est très sympa pour l’égo : pas de comptes à rendre, pas de critiques négatives, tout le monde est d’accord puisque vous êtes tout seul face à votre plateau de jeu. Mais, à mon sens, ne pas soumettre ses idées aux autres c’est également passer à côté de trois choses ultra-importantes : la créativité des autres, leur expérience personnelle et surtout leur réalisme face à un projet qui n’est pas le leur. Et puis d’ailleurs, ce fameux projet n’a jamais eu vocation à rester caché, mais au contraire à être partagé avec le plus grand nombre. Dans ces conditions, faire appel à des groupes de testeurs semblait indispensable.

Les testeurs, ces héros

Avec pour ambition de parler au plus grand nombre et d’être inclusif et optimiste, il allait sans dire que les testeurs devraient venir d’horizons, d’habitudes et d’opinions divers et variés. C’est cet esprit que j’ai essayé de maintenir au cours des trois grandes phases de test qui ont eu lieu entre mars et août 2021. Sans surprise, les premières personnes auxquelles on pense (et qui accepteraient de nous rendre service) sont souvent nos proches, notre famille, nos amis. Et, pour mon plus grand bonheur, ils ont tous répondu présent lorsque je les ai sollicités ! Mais ces quelques groupes ne pouvaient évidemment pas représenter toutes les personnes auxquelles je m’adressais avec ce jeu : manque de subjectivité, peur de me blesser, biais dans la sélection des testeurs… Mes études en Marketing m’ont bien fait comprendre que si je voulais avoir un feedback franc et direct, j’allais devoir m’adresser à des personnes qui n’auraient pas de mal à m’indiquer l’étendue de la marge de progression. Outch… première sortie de ma zone de confort : demander de l’aide à des inconnus, qui en plus pourraient potentiellement me dire que ce sur quoi je travaille depuis des mois est à revoir de A à Z.

Le petit moment d’appréhension passé, j’ai osé demander. Et heureusement ! On entend souvent dans ces discours de motivation que les meilleures choses se produisent lorsque l’on sort de notre zone de confort… eh bien je commence à y croire ! Sur ces six mois de tests, ce sont plus de 60 personnes qui ont pu tester le jeu : des passionnés comme des joueurs occasionnels, de jeunes adultes comme des chefs de famille, des proches comme de parfaits inconnus… En bref, des individus aux horizons divers et aux opinions tout aussi variées, à qui je dois une fière chandelle.

Car oui, je parlais plus haut de créativité, d’expérience et de réalisme, et c’est ce qu’ils ont tous apporté à la discussion. En donnant des idées sur les intitulés, en partageant ce que le jeu leur inspirait, et en m’indiquant les points qui leur semblaient à revoir. Bien sûr, tout ce travail ne valait la peine que si j’étais prêt à accepter ces retours, et à voir mes idées analysées, critiquées, complétées. Un tantinet susceptible de nature, j’étais le premier surpris de la facilité avec laquelle je suis resté ouvert à toutes ces remarques et ai essayé de les intégrer au jeu. Mais c’était sûrement le meilleur (et le seul) moyen d’avancer, de s’améliorer. Car tous, autant qu’ils sont, ont eu un rôle déterminant dans cette aventure, et je leur en serai toujours reconnaissant. J’ai porté ce projet seul jusqu’à présent, mais durant ces nombreux tests, j’avais le sentiment que finalement, je n’étais pas si seul dans cette aventure.

Alors, merci à tous : aux proches, aux inconnus, aux enthousiastes et aux réservés, aux perplexes et aux confiants. Merci pour votre aide et la bienveillance avec laquelle vous avez accueilli La Jauge Infernale : Covid Edition. Le jeu est ce qu’il est en grande partie grâce à vous, et j’ai hâte que vous découvriez enfin la version finale, qui à l’heure où je vous parle ne devrait plus tarder !

Voilà ce qui me vient à l’esprit lorsque je repense à ces nombreux tests. Nous avons testé, testé et encore testé (peut-être même pas assez), mais si c’était à refaire, je le referais sans la moindre hésitation !

Et si, parmi vous, certains ont une idée et appréhendent encore de la partager : faîtes-le ! A votre rythme, de la façon que vous le souhaitez et avec qui vous voulez, mais faîtes-le. Vous ne le regretterez pas !

A très bientôt pour un nouvel article, et si ce n’est pas déjà fait, n’oubliez pas de nous rejoindre sur nos réseaux !

                                    

Tester, tester et encore tester !

Yohan Foulcher

le sept. 16, 2021

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